Munich consacre une rétrospective à Rebecca Horn
(ven., 26 avril 2024)
On ne présente plus Rebecca Horn. Créatrice d’une œuvre de renommée internationale, chorégraphe de la métamorphose, l’artiste allemande a fêté son 80e
anniversaire le 24 mars dernier. Le musée de la Haus der Kunst, à Munich, lui consacre une rétrospective.
Elle présente, du 25 avril au 13 octobre, six décennies de création. En ouverture, les premiers travaux sur papier des années 1960, réalisés quand l’artiste était encore étudiante à
l’Université des Beaux-Arts de Hambourg. Puis l’on passe aux films et aux premières performances artistiques des années 1970, aux sculptures mécaniques des années 1980 et finalement aux
installations, à partir des années 1990.
Chorégraphe de la métamorphose
Rebecca Horn décrit sa pratique artistique comme un travail
d’orchestration, basé sur des rapports ajustés entre l’espace, la lumière, la corporéité, le son et le rythme. Inventrice, metteure en scène, autrice, compositrice et poétesse, elle se
définit elle-même avant tout comme une chorégraphe.
Les thèmes qui constituent le cœur de son œuvre sont l’être humain, sa relation avec la nature, la culture et la technologie, ainsi que la différence entre l’humain et le non-humain.
À partir des années 1970, elle s’est ainsi mise à explorer la maîtrise du corps et son extension. L’histoire a retenu son travail avec des prothèses, extensions corporelles et faciales venant
interroger – et décupler - les limites du corps humain.
Le corps et ses limites
Dans les années 1970, Rebecca Horn a créé des fictions chorégraphiques en étudiant la symbolique du mouvement dans le langage de la danse. Dans les années 1980, elle a creusé l’idée
d’incorporation. Ses sculptures mécaniques incarnent une forme de connexion corporelle par la technique.
À partir des années 1990, son œuvre a évolué vers la conception d’installations. Rebecca Horn y a utilisé l’espace, le son et la chorégraphie pour créer un effet
immersif. L’exposition s’achève sur la période la plus récente de son œuvre, qui cherche à traduire sa grammaire artistique personnelle dans une chorégraphie abstraite, pleine de poésie et de
grâce.
« Toute l’œuvre de Rebecca Horn est tissée de références virtuoses à la littérature et à l’histoire de l’art et du cinéma », souligne la Haus der Kunst. L’artiste « célèbre l’horreur des machines comme prolongement du corps. Elle donne une existence au non-représentable. Elle donne ainsi un visage au
gouffre. Son œuvre est un écho à la décentration croissante de l’Homme, un écho perpétuel et détonant à notre époque ».
A.L.
Rebecca Horn
Exposition à la Haus der Kunst, à Munich, du 25 avril au 13 octobre 2024
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C’est dans l’actualité…
(Fri, 26 Apr 2024)
Croissance : les prévisions légèrement révisées à la hausse
Le gouvernement allemand a légèrement révisé ses prévisions de croissance à la hausse pour 2024. Il table sur une augmentation du produit intérieur brut (PIB) de 0,3 %, soit 0,1 point de
plus que ce qu’il prévoyait en début d’année. Il anticipe une croissance à 1,0 % en 2025. En 2023, l’Allemagne avait accusé une récession de 0,3 %.
Selon le ministère de l’Économie, « les signes d’un retournement de tendance pour l’économie allemande se multiplient en ce printemps 2024 ».
« Les cours de l’électricité et du gaz sont à peu près revenus à leur niveau antérieur au choc énergétique », a détaillé le ministre de l’Économie, Robert
Habeck. « L’industrie en profite : la production est sensiblement orientée à la hausse depuis le début de l’année. […] Et l’inflation continue de refluer avec les prix de
l’énergie. Cela renforce le pouvoir d’achat et soutient la reprise de la consommation des ménages. »
Les pouvoirs publics voient dans la consommation un possible moteur de croissance pour les mois à venir. Le marché du travail est stable. L’inflation devrait refluer de 5,9 % en 2023 à
2,4 % cette année et à 1,8 % l’an prochain. Les fortes hausses de salaires concédées ces derniers mois devraient regarnir le portefeuille des consommateurs, espèrent-ils.
Le baromètre du climat des affaires de l’institut Ifo, principal indicateur
conjoncturel en Allemagne, confirme ces espoirs de reprise. Il connaît en avril sa troisième hausse consécutive et son deuxième bond (+ 1,5 point) en deux mois. Il atteint 89,4 points,
son niveau le plus élevé depuis près d’un an. Un nombre croissant d’économistes y voient le prélude à une reprise de la conjoncture, tirée par le secteur des services.
Pour beaucoup, ces perspectives de reprise ne doivent toutefois pas faire illusion. « 0,3 % de croissance, ce n’est évidemment pas quelque chose dont nous pouvons nous
satisfaire », reconnaît M. Habeck. « Malgré les signaux d’espoir, je m’inquiète toujours des problèmes structurels ».
Le ministre plaide pour des mesures de renforcement du site économique allemand. « Si nous voulons viser à nouveau une croissance plus élevée à moyen et long terme, nous avons besoin de
changements structurels », a-t-il dit. Il a cité l’accroissement de l’innovation, la réduction de la bureaucratie inutile et des incitations au travail. En savoir plus
Europe : Olaf Scholz loue les « bonnes impulsions » du discours d’Emmanuel Macron
Le chancelier Olaf Scholz a loué jeudi les « bonnes impulsions » du discours du président français, Emmanuel Macron, à la Sorbonne pour que « l’Europe
reste forte ». « La France et l’Allemagne veulent ensemble que l’Europe reste forte. Ton discours contient de bonnes impulsions pour pouvoir y arriver. Ensemble, nous faisons
avancer l’UE : politiquement et économiquement », a-t-il écrit en français sur le réseau social X. « Pour une UE souveraine et innovante ! Vive l’Europe », a-t-il
ajouté.
Défense : l’Allemagne renforce sa coopération avec le Royaume-Uni
L’Allemagne et le Royaume-Uni vont renforcer leur coopération dans le domaine de la Défense. C’est ce qu’ont annoncé le chancelier Olaf Scholz et le Premier ministre
britannique, Rishi Sunak, mercredi, à Berlin.
« Nous nous sommes accordés pour approfondir notre coopération directe en matière de défense, y compris en matière de coopération opérative et industrielle, et pour poursuivre le
développement de nos capacités et de l’interopérabilité de nos forces », indique l’accord commun.
Selon M. Scholz, l’Europe doit regrouper ses capacités pour renforcer le pilier européen de l’OTAN, notamment en matière de dissuasion. « Car notre capacité de
dissuasion et de défense en Europe doit toujours être crédible », a-t-il souligné.
L’utilisation des capacités disponibles doit être optimisée au vu de la situation mondiale en matière de sécurité, a ajouté le chancelier. L’Allemagne et la Grande-Bretagne coopèrent déjà sur
des projets tels que le nouveau système d’artillerie (RCH 155) et le véhicule blindé Boxer, de même que sur l’Eurofighter et le projet de bouclier antimissile européen (Sky
Shield).
Berlin et Londres sont les deux premiers soutiens de l’Ukraine en Europe. Ils la soutiendront « aussi longtemps que nécessaire », a déclaré M. Scholz.
« Sans sécurité, le reste n’est rien ».
Le chancelier a salué le vote du plan d’aide américain par le Congrès américain comme un « signal encourageant et nécessaire ». Cela montre que le président russe, Vladimir Poutine se trompe quand il s’attend à ce que l’Occident laisse un jour tomber l’Ukraine. « Nous ne ferons pas cela », a affirmé Olaf Scholz. En savoir plus
Sasha Waltz remporte le Prix allemand de la danse 2024
Grande dame de la danse contemporaine, la danseuse, chorégraphe et metteure en scène lyrique Sasha Waltz s’est vu décerner cette semaine le Prix allemand de la danse
2024. Il récompense « son rayonnement international, son engagement en faveur des structures de la scène indépendante et, surtout, l’ensemble de son œuvre, artistiquement inédite et
transdisciplinaire », a loué le jury.
Née en 1963 à Karlsruhe, vivant et travaillant à Berlin, Sasha Waltz a profondément marqué par son art l’évolution de la danse contemporaine
depuis le début des années 1990. Ses chorégraphies portent une signature et une esthétique reconnaissables, qu’elle ne cesse de développer. « Sasha Waltz est
incontestablement l’une des artistes les plus renommées, au niveau national et international, dans le domaine de la danse en Allemagne », conclut le jury.
Le Prix allemand de la danse, doté de 20 000 €, lui sera remis le 12 octobre à Essen (Rhénanie-du-Nord-Westphalie). Il récompensera également le danseur et
chorégraphe Dieter Heitkamp pour l’ensemble de son œuvre. En savoir
plus
Les Archives fédérales publient un cahier thématique sur la colonisation
Que s’est-il passé lors de la répression du soulèvement des Héréros dans le Sud-Ouest africain en 1904 ? Et lors de la rébellion de Sokehs contre le colonisateur allemand sur l’île de
Pohnpei, dans le Pacifique ? Pourquoi, au Cameroun, Rudolf Duala Manga Bell paya-t-il de sa vie sa résistance ? La colonisation allemande, aux 19e et
20e siècles, est le sujet du premier numéro d’une nouvelle série de publications des Archives fédérales allemandes intitulée « Im Fokus ».
Ce cahier intitulé « Die Sache ist unhaltbar » (litt. : L’affaire est intenable) éclaire un chapitre sombre de l’histoire nationale à travers des
documents historiques, des photos, des cartes, des lettres et des extraits de journaux intimes. Ils proviennent de l’Office impérial des colonies (Reichskolonialamt), qui fut l’administration en charge de la politique coloniale jusqu’à la fin de l’Empire colonial allemand, à la fin de la Première Guerre
mondiale.
Les Archives fédérales justifient leur démarche par le regain d’intérêt du grand public pour la politique coloniale et ses victimes. Cette publication doit faciliter l’accès aux sources
historiques. Elle peut contribuer à une meilleure contribution des débats actuels et des injustices commises, indique le communiqué.
Londres consacre une vaste exposition aux expressionnistes du « Cavalier bleu »
Pour la première fois depuis près de 60 ans, les artistes expressionnistes du mouvement du « Cavalier bleu » sont à l’honneur à Londres. Du 25 avril au 20 octobre 2024, le
musée Tate Modern leur consacre une exposition, intitulée « Expressionists. Kandinsky, Münter and The Blue Rider ». Elle rassemble plus de 130 œuvres d’artistes tels que Gabriele Münter, Franz
Marc, Vassily Kandinsky ou Marianne Werefkin. Environ 75 d’entre elles proviennent du musée Lenbachhaus. Le musée
de Munich s’est vu prêter en échange des toiles du peintre anglais William Turner.
Formé au début du 20e siècle en réaction à la conception académique de l’art, le mouvement du « Cavalier bleu » a été l’un des jalons de l’histoire de l’art moderne. Mais
cette exposition, c’est aussi « une histoire d'amitiés racontée à travers l'art », indique la Tate Modern. En savoir plus
Rédaction : A.L.
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L’Allemagne, un pays attractif pour les travailleurs étrangers
(Thu, 25 Apr 2024)
Malgré la conjoncture, le marché du travail allemand séduit les étrangers. L’Allemagne est la 5e destination préférée des candidats à l’expatriation derrière l’Australie, les
États-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne. C’est ce que révèle une vaste enquête publiée par la société de conseil Boston Consulting Group, la plateforme de
recrutement Stepstone et le réseau de sites d’emploi The Network. Plus de 150 000 personnes ont été interrogées dans 188 pays à l’automne
2023.
Dans la majorité des cas (65 %), c’est
la qualité de l’offre d’emploi qui arrive en tête des critères de choix du pays d’expatriation. Pour les étrangers ayant choisi l’Allemagne, elle a été l’élément décisif dans trois cas sur
quatre (74 %). Les autres avantages, tels que la qualité du système de soins (34 %), semblent peser moins lourd.
Berlin, 6e métropole la plus attractive
Berlin est un pôle d’attraction en tant que tel. La capitale allemande occupe la 6e place des métropoles les plus attractives au monde, derrière Londres, Amsterdam, Dubaï,
Abu Dhabi et New-York.
Selon l’enquête, 63 % des personnes interrogées à travers le monde sont ouvertes à l’idée d’émigrer pour travailler, et 23 % recherchent activement un emploi à l’étranger. « Si
l’on table sur une main-d’œuvre de 3,5 milliards de personnes à travers le monde (Banque mondiale, 2023), […], cela représente environ 800 millions de personnes » en recherche active,
soulignent les auteurs.
Les plus actifs sont les jeunes de 20 à 30 ans (32 %) et les cadres dirigeants (30 %). Les Africains, les Indiens et les Turcs sont les plus enclins à immigrer. L’enquête n’identifie pas de
différence significative entre les diplômés de l’université et les personnes sans qualification en termes de propension à s’expatrier.
Les Allemands, peu enclins à s’expatrier
L’Allemagne se révèle ainsi particulièrement attractive pour les ressortissants de la Bosnie-Herzégovine (32 %), de la Turquie (30 %), du Pakistan (26 %) et de la Hongrie
(26 %).
« Le changement démographique confronte le marché du travail à un vaste défi », commente Tobias Zimmermann, l’un des auteurs de l’enquête, expert du marché du
travail auprès de The Stepstone Group. « Nous allons manquer de salariés. Nous ne pourrons pas maintenir notre prospérité sans recourir à l’immigration. C’est une
énorme chance de constater que beaucoup de gens ont envie de déménager en Allemagne pour décrocher un bon emploi. »
En Allemagne, l’enquête constate, par contre, des inclinations à rebours de la tendance globale. Sur les 14 000 personnes sondées, moins de la moitié envisage de partir travailler à
l’étranger. Un peu moins de 7 % recherchent activement un poste à l’étranger. C’est moitié moins qu’en Italie, en Grande-Bretagne ou aux États-Unis. Les premières destinations envisagées
par les salariés allemands sont les pays frontaliers (Suisse, Autriche), suivis des États-Unis et de l’Espagne.
A.L.
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15e Dialogue de Petersberg sur le climat au ministère fédéral des Affaires étrangères pour faire progresser la lutte internationale contre le dérèglement climatique
(Tue, 23 Apr 2024)
La route menant à Bakou passe par le Dialogue de Petersberg sur le climat, qui se concentre sur la préparation de la prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP 29, qui se
tiendra dans la capitale azerbaïdjanaise. Organisé sur invitation de la ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock et du futur président de la
COP 29 Mukhtar Babayev, cet événement constitue un rendez-vous important dans le calendrier climatique international. Il s’agit de discuter des principaux enjeux
de la diplomatie climatique internationale sur le plan politique.
Lors de la COP 28 à Doubаï
l’année dernière, des décisions concrètes ont été prises et il convient à présent de faire preuve d’ambition et de ténacité pour les mettre en œuvre. Parmi ces résolutions figurent en
particulier le développement des énergies renouvelables, qu’il a été convenu de tripler d’ici 2030, et le doublement des améliorations en matière d’efficacité énergétique. Ce n’est qu’ainsi
que fonctionnera la sortie des énergies fossiles qui a été adoptée par la communauté internationale lors de la COP 28.
Concrètement, il sera cette année question que tous les pays définissent de nouveaux objectifs climatiques ou plans climat clairs et précis, afin d’ouvrir la voie à une économie neutre sur le
plan climatique. Le réchauffement climatique ne pourra être limité à 1,5 degré que si tous les pays préparent des plans concrets concernant la façon dont ils comptent atteindre leurs
objectifs intermédiaires. Ce sont principalement les grandes économies qui doivent agir : le G20, y compris l’UE et les États-Unis, mais aussi la Chine, l’Inde et des pays tels que
l’Arabie saoudite. 80 % des émissions sont produites par les plus grands émetteurs, les pays du G20. L’accessibilité de l’objectif du 1,5 degré dépend de la réduction des émissions
dans ces États.
Pour ce faire, l’économie doit également être impliquée afin que les investissements futurs se fondent sur ces objectifs climatiques. Ce n’est que si les investissements du secteur privé dans
des énergies et technologies respectueuses de l’environnement sont suffisants que la transition énergétique mondiale réussira. Le financement de la transition climatique internationale
figurera donc cette année encore au cœur des discussions.
Le Dialogue de Petersberg sur le climat sera de nouveau animé par des discussions de très haut niveau : outre le chancelier fédéral Olaf
Scholz et le président de la République d’Azerbaïdjan Ilham Aliyev, en tant que représentant du pays-hôte de la COP 29, seront aussi présents le ministre de
l’Économie Robert Habeck et la ministre du Développement Svenja Schulze pour discuter avec des représentantes et représentants d’une quarantaine
de pays. Des décideuses et décideurs issus de pays industrialisés, émergents et en développement se retrouvent eux aussi devant le tableau à l’occasion du Dialogue de Petersberg sur le climat pour poser les premiers jalons des décisions qui restent à prendre.
La politique climatique constitue l’une des priorités de la politique étrangère allemande. Depuis la prise de fonctions de la ministre Annalena Baerbock, le ministère
fédéral des Affaires étrangères est compétent en ce qui concerne l’organisation et la coordination de la politique climatique internationale, ce qui inclut les négociations climatiques
internationales.
Le Dialogue de Petersberg sur le climat a été créé en 2010 par l’ancienne chancelière fédérale Angela Merkel et il réunit chaque année
plusieurs États sélectionnés parmi tant d’autres afin de préparer le terrain pour des négociations réussies lors des conférences COP sur le climat mondial. Le premier Dialogue de
Petersberg sur le climat s’est tenu sur la colline de Petersberg près de Bonn, lui donnant ainsi son nom, et il est
depuis organisé à Berlin. De 2011 à 2021, il a été organisé par le ministère fédéral de l’Environnement. Le ministère fédéral des Affaires étrangères étant dorénavant compétent en matière
de diplomatie climatique, c’est lui qui organise cette conférence depuis 2022. Le coorganisateur est toujours le pays qui préside la prochaine conférence sur le climat mondial. L’édition
à venir, la COP 29, se tiendra du 11 au 22 novembre 2024 à Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan.
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C’est dans l’actualité…
(Tue, 23 Apr 2024)
En Turquie, Frank-Walter Steinmeier rend hommage aux « travailleurs invités »
À l’occasion d’une visite de trois jours en Turquie, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a rendu hommage lundi à la contribution des immigrés turcs au
développement de l’Allemagne contemporaine. « Vous avez construit notre pays à nos côtés, vous l’avez renforcé et votre place est aujourd’hui au cœur de notre société », a-t-il
déclaré à Istanbul.
Quelque trois millions de personnes d’origine turque vivent aujourd’hui en Allemagne. Pour beaucoup, leur présence découle de l’accord de recrutement de main-d’œuvre signé en 1961 entre la
République fédérale et la Turquie.
M. Steinmeier a visité la gare de Sirkeci, d’où bon nombre des quelque 876 000 « travailleurs invités » sont partis pour venir
contribuer au « miracle économique » allemand. « Vous n’êtes pas issus de l’immigration. C’est l’Allemagne qui est un pays avec une histoire migratoire », a souligné le
président.
Joignant le geste à la parole, M. Steinmeier était accompagné de plusieurs personnalités allemandes d’origine turque : la vice-présidente du Bundestag Aydan Özoguz, le maire de Hanovre, Belit Onay, le comédien Adnan Maral, célèbre pour son rôle dans
la série Türkisch für Anfänger, et le Berlinois Arif Keles, qui tient un restaurant de kebab existant depuis trois générations.
Ce dernier a fait sensation : il avait emporté un kebab surgelé de 60 kg accompagné de sauces faites maison, qu’il a servis lors d’une réception donnée à la résidence d’été de
l’ambassadeur d’Allemagne en Turquie.
À Istanbul, M. Steinmeier a rencontré Ekrem Imamoglu, maire de la ville et personnalité de l’opposition. Mardi, il devait se rendre dans la
province de Gaziantep, frappée il y a un an par un terrible séisme qui a coûté la vie à 57 000 personnes. Mercredi, il devait rencontrer à Ankara le président
turc, Recep Tayyip Erdogan. Sa visite marque le centenaire des relations diplomatiques germano-turques.
Olaf Scholz célèbre les 300 ans de Kant : « Une paix à n’importe quel prix n’en serait pas une »
À l’occasion d’une cérémonie commémorant le 300e anniversaire d’Emmanuel Kant (1724-1804), le chancelier Olaf Scholz a rendu hommage
lundi à Berlin au penseur allemand des Lumières. L’auteur de l’essai Sur la paix perpétuelle est l’un des représentants les plus importants de la philosophie occidentale, a-t-il
loué.
Jetant un pont avec l’actualité, M. Scholz a dénié au président russe, Vladimir Poutine, le droit d’invoquer Kant pour
justifier sa politique. Les attaques et les dévastations russes en Ukraine vont à l’encontre de toutes les affirmations fondamentales de Kant, a-t-il dit. Elles
incarnent « dans leur quasi-démesure une volonté d’anéantissement que peu d’entre nous auraient imaginée possible en Europe au 21e siècle ».
Selon le chancelier, « nous souhaitons tous la paix pour notre époque. Mais une paix à n’importe quel prix ce n’en serait pas une. » Car « une chose est claire pour Kant : celui qui est attaqué a le droit de se défendre. »
Une paix forcée, rompue par l’agresseur « à la première occasion favorable », ne serait qu’un cessez-le-feu, un sursis dans les hostilités, pas la paix, qui signifie la fin de toute
hostilité, a poursuivi M. Scholz en citant le philosophe de Königsberg. Selon lui, « nous devrions réfléchir à cet avertissement de Kant lorsque nous cherchons des issues aux guerres de notre époque. »
Construction en Allemagne de la première usine de ciment neutre en CO2
Le ministre allemand de l’Économie et de la Protection du Climat, Robert Habeck, a inauguré lundi le chantier de construction de la première usine de ciment du monde
neutre en CO2. Elle verra le jour à Lägerdorf, dans le Schleswig-Holstein (nord de l’Allemagne) d’ici à 2028. Elle devrait permettre
d’économiser 1,2 million de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone.
L’industrie du ciment compte parmi les plus polluantes. Elle « se trouve confrontée à des défis particulièrement élevés en termes de décarbonation », a souligné M. Habeck. Le fabricant Holcim s’appuie sur une technologie développée par ThyssenKrupp pour empêcher le rejet du CO2 dans l’atmosphère.
Le gaz est capté et traité pour pouvoir être réutilisé par l’industrie chimique ou d’autres industries. C’est « un modèle pour la transformation verte », a estimé M. Habeck.
Huit ans après leur arrivée en Allemagne, deux réfugiés sur trois ont un emploi
64 % des réfugiés arrivés en Allemagne en 2015 exerçaient un emploi en 2022. C’est ce que révèle une étude de l’Institut de recherche sur le marché du travail et les professions (IAB).
Il ne s’agit pas de petits boulots, mais d’emplois soumis aux charges sociales dans neuf cas sur dix. Le salaire brut moyen était de 2 250 €. Un écart important s’observe toutefois entre
les hommes (employés à 75 %) et les femmes. Moins d’une femme sur trois (31 %) travaille.
L’étude fait ressortir une nette corrélation entre la durée de séjour en Allemagne et l’insertion. Plus les réfugiés sont là depuis longtemps, plus ils travaillent, plus leurs emplois sont de
qualité et moins ils touchent de prestations sociales. 89 % des personnes arrivées en 2015 touchaient des prestations sociales en 2016. Ils n’étaient plus que 39 % en 2022, dont
21 % touchaient une allocation en complément des revenus d’un travail.
Les auteurs font le bilan des mesures prises en termes d’insertion professionnelle. Entre 2013 et 2019, celles qui ont démontré une efficacité sont les cours d’intégration, les cours
d’allemand en relation avec l’emploi et le conseil des agences pour l’emploi. « Une mise en place précoce de telles mesures serait susceptible d’accélérer l’insertion des réfugiés sur le
marché du travail », notent les auteurs. À l’inverse, l’hébergement dans des structures collectives, les restrictions de lieu de résidence et les interdictions de travail durant la
procédure de demande d’asile réduisent la probabilité d’accéder à un emploi. En savoir plus
À Mayence, le musée Gutenberg dévoile une Bible rare datant de 1460
Le musée Gutenberg de Mayence (Rhénanie-Palatinat) présente au public depuis lundi un nouveau trésor : une Bible rare datant de 1460 environ. Il s’agit d’une
nouvelle acquisition d’une valeur de 1,85 million d’euros. Elle a été financée avec le concours de la ville de Mayence, du land de Rhénanie-Palatinat et de la Fondation culturelle des
länder.
Le joyau se présente sous la forme d’un livre relié d’une quarantaine de pages. Il est issu de la série « Biblia Pauperum » (littéralement la « Bible des
pauvres »), et combine des images et du texte. Il met en parallèle des scènes du Nouveau et de l’Ancien Testament.
Son format est typique de la période de transition entre la culture des manuscrits et celle de l’imprimé. Les plaques d’impression des pages ont été fabriquées à l’aide du procédé de la
gravure sur bois. Il permettait de produire des ouvrages en petites séries, avant l’invention des caractères mobiles.
Ce type de livres étaient destinés à l’usage quotidien. Ils s’usaient donc fréquemment. L’exemplaire présenté à Mayence est dans un état de conservation unique. Il a vocation à
rejoindre l’exposition permanente du musée. En savoir plus
Rédaction : A.L.
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L’IA en vitrine à la Foire de Hanovre
(Tue, 23 Apr 2024)
« Dynamiser une industrie durable » : tel est le mot d’ordre de la 77e Foire de Hanovre. Le plus grand salon industriel mondial a été inauguré dimanche soir par le
chancelier Olaf Scholz, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le Premier ministre norvégien, Jonas
Gahr Støre, dont le pays est l’invité du salon. Plus de 4 000 exposants d’une soixantaine de pays présentent leurs innovations au public jusqu’à vendredi.
Obéissant à la tradition, Olaf Scholz a arpenté les allées lundi matin. Il a pu se faire une idée de l’effervescence de l’innovation qui se prépare, et découvrir la
vague d’applications qui déferle sur l’industrie.
Les entreprises de plus en plus friandes d’IA
L’intelligence artificielle (IA), en particulier,
est omniprésente. C’est l’un des grands thèmes de l’édition 2024. Ses applications irriguent de plus en plus le tissu industriel allemand, s’annonçant comme l’une des clés de la compétitivité
de demain.
« La propension des entreprises à utiliser l’IA monte en flèche », constate Antonio Krüger, président du Centre allemand pour l’intelligence artificielle,
interrogé par le quotidien Handelsblatt. Il y a quelques années, l’IA n’intéressait que les grandes entreprises. Elle est désormais bien installée dans les
PME.
« La vitesse à laquelle les solutions offertes par l’IA trouvent leur chemin vers l’industrie est saisissante », confirme Jochen Klöckner, directeur de la
Foire de Hanovre. Elles peuvent relancer la production industrielle, estime-t-il, après les coups de frein engendrés par la hausse des prix de l’énergie, la pandémie et le ralentissement de
la demande mondiale.
L’IA devrait, en tout cas, devenir un facteur majeur de compétitivité. Selon une enquête d’IW Consult pour Google, la révolution qu’elle initie pourrait accroître de
7,8 % la création de valeur dans l’industrie manufacturière. En dix ans, l’industrie pourrait créer 56 milliards d’euros de valeur supplémentaire si seulement une entreprise sur deux
utilisait l’IA. La percée de l’IA générative, capable de produire du texte, de l’audio, de la vidéo etc., en particulier, alimente les plus grands espoirs.
Compétitivité
Vitrine de ces évolutions, la Foire de Hanovre présente des robots programmables à l’aide d’IA génératives. Ils sont plus faciles à programmer et donc plus maniables pour les petites et
moyennes entreprises. On trouve aussi des robots associant une IA classique et des puces électroniques à haute performance pour plus de précision dans la préhension ou le levage des objets.
Par ailleurs, plusieurs exposants sont venus avec des innovations utilisant des jumeaux numériques, qui permettent de simuler différentes situations.
« Ce que l’on sent ici, c’est l’innovation. C’est l’envie de développer de nouvelles choses », s’est réjoui Olaf Scholz. Le chancelier a été impressionné de
constater « l’importance du rôle joué par l’intelligence artificielle jusque dans les plus petits produits présentés [sur le salon]. »
L’élan de modernisation que tout cela va générer, c’est « exactement ce dont notre économie a besoin pour l’avenir », a-t-il souligné. Et c’est la garantie « d’emplois de
qualité et sûrs pour les 10, 20, 30 prochaines années et au-delà ».
L’Allemagne reste un site industriel solide et attractif
L’Allemagne « est un pays où l’on investit beaucoup », a insisté le chancelier. Ces investissements montrent l’attractivité du site industriel allemand, avec ses industries phares
comme les semi-conducteurs ou l’industrie pharmaceutique. De grandes entreprises ont d’ailleurs récemment décidé de s’implanter en Allemagne, a-t-il aussi rappelé : Intel à Magdebourg
(Saxe-Anhalt), Northvolt à Heide (Schleswig-Holstein) ou Eli Lilly à Alzey (Rhénanie-Palatinat).
Sans parler des investissements du géant de l’informatique Microsoft ou de Siemens Energy.
Pour M. Scholz, il faut donc façonner la transition numérique et stopper le changement climatique induit par l’homme. Or, cela ne sera possible qu’avec une économie en
croissance, prospère et innovante. Les entreprises présentes à Hanovre en sont capables. De l’IA à l’hydrogène et aux solutions pour une production industrielle respectueuse du climat,
beaucoup sont positionnées sur des champs d’innovation fertiles pour l’avenir.
A.L.
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